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a justice française le réclamait à la Grande-Bretagne depuis le 8 novembre 1995. Rachid Ramda, soupçonné d'être le financier des attentats commis par des islamistes, il y a dix ans, à Paris, est arrivé, jeudi 1 er décembre, vers 17h 30 à l'aéroport du Bourget. Il a aussitôt été déféré au parquet et entendu une première fois par le juge d'instruction, avant d'être placé sous mandat de dépôt. Rachid Ramda devrait à nouveau être interrogé, lundi 5 décembre.
Le premier ministre, Dominique de Villepin, s'est "réjoui" de son extradition et le garde des sceaux, Pascal Clément, s'est satisfait de l'issue d'un dossier conclu au terme de neuf procédures qui avaient envenimé les relations judiciaires franco-anglaises, les juges londoniens suspectant les Français de mauvais traitements à l'égard des détenus islamistes. Le ministre de la justice britannique, Charles Clarke, s'est entretenu, jeudi soir, au téléphone avec son homologue français pour le féliciter. Le sujet de l'extradition de Rachid Ramda avait fait l'objet d'une conversation entre les deux hommes en marge du sommet du G8, au printemps.
Les autorités françaises avaient aussi modifié leur position. Le 17 novembre, lors de l'audience de la Haute Cour de Londres, qui examinait un ultime recours de Rachid Ramda contre son extradition, elles s'étaient fait représenter, pour la première fois depuis 1995, par un avocat anglais.
Rachid Ramda était sous le coup de quatre mandats d'arrêt internationaux lancés par la France ; l'un d'entre eux concernait l'attentat du 25 juillet 1995 dans la station RER de Saint-Michel, qui avait provoqué la mort de huit personnes. Interpellé à Londres le 4 novembre 1995, il avait été incarcéré à la prison de haute sécurité de Belmarsh. Sa situation était jugée d'autant plus absurde par les enquêteurs français qu'eux-mêmes et leurs collègues britanniques disposaient d'une preuve matérielle de l'implication de Rachid Ramda dans le financement des islamistes. La police française avait découvert dans un appartement parisien un document de transfert de devises à destination de Boualem Bensaïd, considéré comme le responsable opérationnel des attentats. Un peu plus tard, la police anglaise avait saisi, à Londres, le bordereau d'envoi des fonds — environ 38 000 francs —, sur lequel figuraient les empreintes de Rachid Ramda.
"Un telle bataille acharnée pour une extradition ne sera désormais plus possible, espère la présidente de SOS-Attentats, Françoise Rudetzski, qui dit attendre désormais le procès, qui pourrait se tenir avant l'été. Les familles des huit morts de Saint-Michel sont restées mobilisées, car des questions restent posées : d'où venait l'argent envoyé à Boualem Bensaïd ? Qui était le donneur d'ordre ? Quelle était la motivation de ces attentats ?" Selon Mme Rudetzski, certaines victimes se sont toutefois découragées devant la longueur de la procédure. "Depuis la mise en oeuvre du mandat européen, conclut-elle, il y a un véritable mieux."
Pascal Ceaux
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Le lourd passif de Rachid Ramda Krystell Lebrun, avec Reuters
http://www.lexpress.fr/formatimp/default.asp?idactu=1467&url=http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=1467
L'Algérien Rachid Ramda, extradé jeudi de Grande-Bretagne, sera jugé dans les prochains mois pour quatre dossiers relatifs aux attentats de 1995 à Paris
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© Reuters | L'Algérien Rachid Ramda, surnommé Abou Fares, sera jugé dans les prochains mois pour quatre dossiers relatifs aux attentats de 1995 à Paris. Il sera au palais de justice de Paris, lundi, pour un débat sur son incarcération, dont l'issue est sans suspense. Rachid Ramda sera ensuite traduit devant la cour d'assises spéciale de Paris pour son rôle présumé dans les attentats des stations du RER Saint-Michel - huit morts et 150 blessés le 25 juillet 1995 - du métro Maison-Blanche - 18 blessés le 6 octobre 1995 - et du RER Musée-d'Orsay - 26 blessés le 17 octobre 1995. Pour ces accusations, il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. La justice française prête à Rachid Ramda un rôle de financier dans la campagne d'attentats à la bombe à Paris, Lille et près de Lyon, revendiquée, entre juillet et novembre 1995, par le Groupe islamique armé (GIA) algérien. En effet, lors de son arrestation à Londres en 1995, la police britannique avait retrouvé de nombreux indices, notamment un bordereau de la Western Union avec ses empreintes montrant qu'il avait transmis 38 000 francs aux poseurs de bombes. Il semblerait également que Rachid Ramda ait eu un rôle dans la mouvance islamiste internationale lors des attentats de 1995. Il animait à cette époque un journal, Al Ansar, organe officiel du GIA, et côtoyait un proche d'Oussama ben Laden, le prêcheur extrémiste Otman Omar Mamoud, alias Abou Qatada, également impliqué dans les préparatifs des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. Il sera présenté pour ce dossier devant le tribunal correctionnel de Paris dans un délai de deux mois et jugé pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste". Dans cette seconde affaire, il peut écoper d'une peine maximale de dix ans de prison. |
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